Vous êtes ostéopathe salarié ou vous suivez une formation en ostéopathie ? Vous êtes tenté par le statut indépendant et vous ne savez pas comment se passe l’installation d’un cabinet ? Être à son compte est souvent un objectif pour les praticiens de la santé. Pourtant, il y a une appréhension à dépasser pour réussir pleinement son activité en indépendant. Se renseigner suffit parfois pour lever un obstacle qui empêche d’avancer et de s’épanouir. Voici un court guide des démarches à connaître pour l’ouverture d’un cabinet ostéopathe sur le statut le plus simple, celui de l’auto-entrepreneur. Gratuit, avec peu de démarches administratives, il est un véritable tremplin pour lancer son activité libérale sereinement.
L'ostéopathie est en pleine croissance et la demande vient du grand public. En France, nous connaissons une situation démographique où le vieillissement de la population et le prolongement de l’espérance de vie vont de pair. Celle-ci s’établit autour de 85,4 ans pour une femme et autour de 79,3 ans pour un homme selon les statistiques de l’INSEE. De ce fait, la prépondérance des maladies chroniques (rhumatismes, mal de dos, problèmes urinaires, etc.) nécessite des gestes appropriés. L’ostéopathe intervient avec ses mains pour soulager ces maux. Il traite ces personnes souffrantes en établissant un diagnostic, et ensuite, il traite les douleurs ou dysfonctionnements par la manipulation, le massage et la palpitation des membres du corps.
L’ostéopathe est un professionnel de santé très sollicité, car il manque beaucoup de ces praticiens par rapport à la demande des patients. Fin 2021, la France recense près de 37 000 ostéopathes œuvrant à leur compte ou en établissements de santé. Leur savoir-faire leur permet de soulager, remédier ou soigner des personnes en exerçant des gestes et des manipulations des membres, des os et des muscles avec des techniques manuelles et externes. De nombreux patients se tournent vers cette spécialité en complément de leur visite chez le médecin généraliste ou spécialiste pour s’orienter vers une discipline naturelle qui ne nécessite pas la prise de médicaments.
Réglementée depuis 2007, la profession d’ostéopathe est une spécialité de santé à part entière. Le diplôme sanctionnant la profession est le diplôme d’ostéopathe (DO) qui se prépare en 5 ans dans un établissement agréé par le ministère de la Santé. La formation se déroule sous la forme de cours magistraux, travaux dirigés et cours de formation à la pratique clinique. Le métier s’apprend auprès d’ostéopathes confirmés dans la manipulation corporelle. Cette discipline est très spécifique, elle n’a rien à voir avec le métier de kinésithérapeute ou médecin.
Certains professionnels de santé peuvent devenir ostéopathes. Nous assistons actuellement à un véritable phénomène de demande de spécialisation en ostéopathie de la part de médecins. Ils ont la possibilité de passer un diplôme d’université (DU) ou un diplôme inter-universitaire (DIU) en médecine manuelle-ostéopathie. Les reconversions professionnelles sont en augmentation sensible. De plus en plus d’infirmiers, sages-femmes et kinésithérapeutes se spécialisent pour exercer cette discipline. Leur diplôme les dispense de la formation de 5 ans.
Avant tout chose, il faut se faire connaître auprès de l’Agence Régionale de Santé (ARS) de votre région. Il faut fournir une copie du diplôme réglementaire pour avoir le droit d’exercer la profession d’ostéopathe. L’acquisition du diplôme et le droit d’en faire un usage professionnel sont deux étapes distinctes. L’ARS est la seule institution habilitée à réaliser l’enregistrement de votre diplôme ou titre après avoir étudié votre dossier dûment rempli. Le directeur de l’ARS vous délivrera votre autorisation d’exercer en tant qu’ostéopathe.
L’exercice en tant que libéral réglementé exige de votre part la souscription d’un contrat d’assurance de responsabilité civile professionnelle obligatoire depuis le 1er janvier 2015. Il coûte environ 175 € par an et il couvre tout dommage matériel ou corporel causé à un tiers lors de vos consultations. Vous savez qu’étant donné les manipulations exercées sur le corps d’un patient, vous êtes exposé à des risques qui peuvent engager votre responsabilité sous diverses formes.
L’auto-entreprise est une entreprise individuelle qui possède un régime simplifié au niveau de la gestion administrative. Le fonctionnement est simple et peu coûteux puisque vous êtes votre propre patron et vous pouvez exercer de chez vous. Vous aurez le statut de personne physique et non morale, votre entreprise sera déclarée sous votre nom et prénom. Ces conditions vous permettront de vous lancer et de vous faire une patientèle. Vous profiterez de ce statut tant que votre chiffre d’affaires annuel n’atteint pas le plafond de 72.500€. Au-delà, vous opterez pour un statut plus adapté comme l’entreprise individuelle à responsabilité limitée (EIRL) ou autre.
Vous déposez une demande de création d’auto-entreprise en ligne sur le site de l’URSSAF. Le code APE/NAF sera 8690€ et vous recevrez sous 8 à 15 jours votre numéro SIRET.
Les formalités sont gratuites et vous serez tenu de faire une déclaration de vos revenus chaque mois ou trimestre selon votre choix. Vous aurez le statut de personne physique et non morale, votre entreprise sera déclarée sous votre nom et prénom. Pour en savoir plus sur le statut d’ostéopathe auto-entrepreneur, il est fortement recommandé de consulter des sites officiels avant toute initiative. Sous certaines conditions, vous pouvez bénéficier d’exonération de taxes si l’ACRE vous est accordée. Votre caisse de retraite de rattachement sera la CIPAV. Le compte bancaire professionnel n’est pas obligatoire, mais il reste conseillé pour avoir une gestion claire des mouvements financiers. À noter que les charges ne sont pas déductibles sous ce statut.
Vous savez désormais que la création d’une auto-entreprise ostéopathe est un tremplin pour se lancer en praticien indépendant. Il y a peu de contraintes administratives, pas de TVA à reverser au départ et les taxes et impôts sont raisonnables. Cependant, vous risquez de vite vous sentir à l’étroit dans ce statut si vos activités prennent de l’ampleur et que votre chiffre d’affaires croît rapidement. À ce stade, il vous faudra un accompagnement de professionnels, comme votre expert-comptable, pour vous conseiller et vous aiguiller vers un statut juridique mieux adapté selon votre situation géographique, votre patrimoine et votre patientèle.
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